Le Tachi : L’ancêtre du Katana

Tachi
Si vous vous intéressez aux sabres japonais traditionnels, vous avez déjà sûrement entendu parler du tachi, ce sabre japonais qui est l’ancêtre du katana. Mais savez vous de quand date cette arme ? Connaissez vous ces caractéristiques, son origine, ce qui le différencie du katana ? Si vous désirez en apprendre plus sur le tachi, vous êtes au bon endroit. Alors, suivez le guide…

 

L’étymologie du tachi

Le nom de tachi ou 太刀 viendrait du verbe tachikiru qui veut dire couper en deux. Aucun doute sur le but de cette arme, son appellation est assez parlante. Lorsqu’on étudie les kanji qui le composent, 刀 fait référence à l’épée et 太 signifie large, d’où la dénomination d’épée large. Plus loin dans le passé, il s’écrivait 大刀, le deuxième caractère correspondant à un homme aux bras levés et signifiant grand ou large.

 

La légende du tachi

Tachi Amakuni
C’est à un forgeron célèbre, Amakuni Yasutsuna, vivant vers l’année 700 que l’on doit la création du tachi. Il vivait dans la province de Yamato et était employé par l’empereur pour fabriquer les armes de ses guerriers. Il était même à la tête de tout un groupe de forgerons pour cette tâche. Il travaillait avec son fils qui a pris sa succession. Une légende est à l’origine de cette création. Un jour, Amakuni Yasutsuna et son fils Amakura étaient devant leur magasin lorsque l’empereur rentra avec ses troupes. D’habitude, il venait saluer le forgeron et son fils mais cette fois-là, il ne le fit pas et ne les regarda même pas. Amakuni observa les guerriers et il vit que de nombreuses épées étaient les endommagées, voire brisées. Le père et le fils observèrent ces épées abîmées pour trouver ce qui n’allait pas. Ils arrivèrent à la conclusion que ces épées manquaient de résistance aux chocs et que cela était dû au travail de forge qui était médiocre. Amakuni se jura alors de fabriquer une épée qui serait suffisamment résistante pour ne pas se briser. Les deux hommes s’enfermèrent dans la forge et se mirent à prier les divinités shinto, et ce pendant sept jours et sept nuits. À l’issue de cette période, le forgeron se procura le meilleur minerai de fer disponible et le transforma en acier. Puis le travail commença. Au bout d’un mois, épuisés d’avoir travaillé sans relâche, ils obtiennent une épée avec une lame courbée et à simple tranchant. Jusque-là, les épées étaient droites et à double tranchant. Les autres forgerons, voyant cela, les considérèrent comme fous, ce qui n’empêcha pas Amakuni de continuer à polir et à affuter sa lame. Pendant les mois qui suivirent, Amakuni et son fils persistèrent à forger des armes suivant leur technique. Une nouvelle guerre démarra au printemps suivant. Lorsque les samouraïs sont revenus, Amakuni et son fils virent que les lames étaient intactes. Cette fois, l’empereur s’arrêta, sourit aux deux hommes et les complimenta car toutes les épées fabriquées par Amakuni et son fils avaient passé avec succès l’épreuve de la bataille. Ce fut une grande satisfaction pour Amakuni qui avait réussi à atteindre son but et il en retrouva sa joie de vivre.

 

Les caractéristiques du tachi

Tachi Sabre Le tachi fait partie des sabres dits de la catégorie jōkotō c’est-à-dire antérieurs au milieu de la période Heian (794-1185). Il a été utilisé jusqu’au 13ème siècle. On trouvait des tachi longs, les odachi et des tachi courts, les kodachi. Les premiers possédaient une lame supérieures à 90 cm et les kodachi, une lame inférieure à 60 cm. C’est une arme de cavalerie, qui se porte donc tranchant vers le bas. C’est le premier sabre japonais qui a été forgé. C’est une évolution technique dans la fabrication et cette étape va faire des sabres japonais de véritables œuvres d’art. Les tachi sont de deux types. On distingue les kazaritachi qui sont des armes de cérémonie dont certains d’ailleurs n’avaient même pas leur lame aiguisée, ainsi que les jintachi. Ces derniers étaient des tachi de guerre, beaucoup plus fonctionnels, fabriqués pour servir lors des batailles.

 

Les différences entre tachi et katana

Le tachi et le katana se différencient essentiellement sur deux points : la façon de le porter et la courbure. En effet, le tachi est destiné à être porté suspendu par des lanières et non pas glissé dans la ceinture, le obi, comme le katana. De plus, il se porte tranchant vers le bas à l’inverse des katanas. Le tachi est plus long que le katana. Son maniement était donc plus difficile. C’est pourquoi le katana japonais a pris plus d’importance au détriment du tachi d’autant plus que sa lame étant plus fine, ses coups étaient moins mortels. Quant à la courbure, elle est plus prononcée sur le tachi que sur le katana et elle est également plus importante sur le premier tiers de la lame. C’est sa zone d’impact optimal. Le katana et le tachi restent similaire dans la construction et le travail de forge. Toutefois, le katana devenant très populaire, il a fini par remplacer le tachi et n’a plus évolué. Vous le voyez, le tachi est vraiment l’ancêtre du katana et à ce titre, il mérite toute notre attention. C’est grâce à lui et à ce travail très particulier effectué par Amakuni puis par plusieurs générations de forgerons qu’a pu naître le katana et surtout devenir un objet d’art aussi abouti. C’est cette façon de travailler qui a permis d’obtenir des sabres très tranchants et à la lame très aiguisée. Et c’est ce qui a contribuer à la réputation des samouraïs et du Japon en matière de sabre.
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