Le katana a beau être le plus connu, ce n’est pas le seul type de sabre japonais qui existe. En effet, cette appellation regroupe aussi des exemplaires avec des lames surdimensionnées qui se manient uniquement à deux mains mais également des armes plus petites apparentées à un couteau ou un poignard. Dans la lignée des petits modèles, on trouve notamment des armes qui étaient destinées à être cachées comme le kaiken. Non, ce mot ne désigne pas quelque monstre marin mystérieux, il s’agit d’un sabre japonais. Mais connaissez-vous ce fameux kaiken ? Savez-vous qui le portait ? Et quel pouvait bien être son usage ? L’utilise t-on toujours actuellement ? Grâce à notre article, vous devriez être en mesure de répondre à toutes ces questions.
La description du kaiken
Le kaiken ou 懐剣 est donc considéré comme faisant partie des sabres japonais. Pour nous, occidentaux, cela peut être difficile à appréhender à cause de sa taille réduite qui lui donne plus l’apparence d’un couteau. En effet, le kaiken ne mesure qu’environ 15 cm, même si certains exemplaires ont pu atteindre 20 à 25 cm, la longueur de la lame n’étant pas fixée une fois pour toutes. C’est donc un sabre de taille plus réduite que le tantō, avec une lame droite et la plupart du temps, avec un seul tranchant. C’est une arme d’autodéfense et hautement symbolique.
Qui portait un kaiken ?
Le kaiken était une arme détenue par les femmes, et plus particulièrement, celles qui étaient mariés aux samouraïs. Il était parfois glissé dans le obi, la ceinture, comme les katanas et les wakizashis des samouraïs. Toutefois, il avait plutôt vocation à être dissimulé. Comme le shuriken, il faisait partie des armes cachées. Le kaiken était disposé dans une poche ou bien dans les larges manches du kimono car il était alors plus facile de s’en emparer.
À quoi servait le kaiken ?
Le kaiken était, à la base, une arme d’autodéfense. Bien souvent, le kaiken était offert en cadeau par le mari ou sa famille à l’occasion du mariage. C’était donc une arme très emblématique car il représentait le lien indestructible, voire la dépendance même, qui liait l’épouse à son mari. C’est la raison pour laquelle il valait mieux ni le perdre ni s’en séparer sous peine d’être considérée comme une femme déshonorée. L’homme, qui avait son honneur entaché d’une faute ou d’un déshonneur accomplissait le seppuku, le suicide rituel, pour se donner la mort et à travers celle-ci racheter son infamie. Mais si cet évènement survenait, alors l’épouse devait elle aussi traverser la même épreuve. Ce suicide était différent de celui de l’homme car la femme se transperçait la carotide avec son kaiken, là où le samouraï s’entaillait l’abdomen en croix avec son wakizashi.
Contrairement à d’autres épées japonaises, le kaiken n’est pas utilisé par les différents arts martiaux. Par contre, il a donné son nom à l’art martial japonais de maniement du couteau puisque cette pratique se nomme le kaiken-jutsu. N’étant plus utilisé à l’époque contemporaine, il garde toute sa valeur de témoin d’une époque révolue, celle de la grande époque des samouraïs, de leurs rites et coutumes, ainsi que des valeurs morales véhiculées par le code du Bushido.
