Tout savoir sur le Nagamaki

Nagamaki

Peut-être est-ce à travers le jeu vidéo Elden Ring ou Final Fantasy XIV que vous avez entendu parler pour la première fois du nagamaki. Mais ce n’est pas une arme de fiction, c’est un équipement de guerre japonais qui a réellement existé, très populaire entre le 12ème et le 14ème siècle donc sous les périodes Kamakura et Muromachi. Comme beaucoup, elle a fini par tomber en désuétude. Mais à quoi ressemblait cette arme ? Quel était son usage ? Quels combattants utilisaient cette épée japonaise ? Si ces questions vous intéressent, alors n’hésitez pas à poursuivre la lecture de notre article sur le nagamaki.


À quoi ressemble le nagamaki ?

Nagamaki Japon

Le nagamaki ou 長巻 est une arme ancienne japonaise qui n’existe plus à notre époque, ou du moins, dont la version moderne n’a plus rien à voir. Les kanjis, les signes d’écriture japonaises, qui le composent signifient « emballage long ». C’était ce qu’on appelle une arme d’hast, c’est-à-dire qu’elle se caractérise par un long manche sur lequel est monté un fer ou une pointe. Le nagamaki est constitué d’un manche d’une longueur de 3 à 4 shaku, soit de 90 à 120 cm. Il est recouvert d’une bande de cuir, de laiton ou de bronze. Cette bande recouvre la première moitié de la hampe mais peut aussi aller jusqu’à couvrir son intégralité. À la base, il n’y avait aucun tressage dessus, ce sont des restaurations ultérieures qui ont crée ce rajout.

La lame est d’une longueur à peu près semblable à celle du manche puisqu’elle mesure de 70 à 100 cm. Une version à lame plus courte et de forme modifiée existe, c’est alors un nagamaki-naoshi. Dans ce cas, la soie, le prolongement métallique de la lame dans le manche, peut, elle aussi, être d’une dimension plus réduite. En plus de la taille, les nagamakis présentent d’autres différences avec les katanas. Sur ces derniers, la courbure est moins prononcée. De plus, le nagamaki montre une absence de yokote, l’arête perpendiculaire qui sépare la pointe, le kissaki, du reste de la lame. Celle-ci possède aussi une gorge assez large sur son premier tiers, ainsi qu’une, plus fine, sur le milieu de la lame et qui parcourt toute la longueur. Ces gorges n’existent pas sur le katana, pas plus que le contre-tranchant de l’arrière de la lame, qu’on trouve sur le nagamaki.


Quel était l’usage du nagamaki ?

Nagamaki Muromachi

Le nagamaki était typiquement une arme utilisée par des guerriers à pied contre la cavalerie. La forme de sa lame qui rappelle une faux était en effet très efficace pur couper les jambes des chevaux et des cavaliers aussi parfois. Vu la taille de cette épée, il fallait la manier à deux mains, ce qui nécessitait une certaine force physique compte tenu de la lourdeur de cet équipement. C’est la raison pour laquelle à la fin de la période Muromachi (1333-1582), ces armes ont disparu et on été remplacées notamment par le naginata. Fabriqués avec une lame plus courte mais un manche plus long, les naginatas avaient l’avantage d’être moins lourds, donc plus rapides et plus faciles à manier.

De plus, d’une longueur un peu plus importante, ils maintenaient avec plus d’efficacité l’adversaire à distance pour ne pas être blessé soi-même. Le nodachi, un sabre long, s’est aussi substitué aux nagamakis les plus courts. Mais progressivement, les armes à feu, en se développant, ont contribué au déclin de ces types d’armes.


Qui se servait du nagamaki ?

Nagamaki Kenshu

Il était utilisé par des guerriers, les bushi, qui sont aussi des combattants en armure, mais différents des samouraÏs. En effet, le bushi est considéré comme moins raffiné que le samouraï, qui fait partie, lui, de la haute noblesse. Et surtout, sa fonction n’est pas la même. Là où le samouraï a un lien indéfectible avec son seigneur, le daimyō, le bushi s’occupe de la protection des clans familiaux. Le nagamaki faisait aussi partie de l’équipement de l’ashigaru, le fantassin de base au Japon. Au départ constituées de paysans, armées de façon désorganisée et disposant de peu d’armures, ces unités de fantassins représentaient l’essentiel des troupes à pied.

Enfin, les moines guerriers japonais se sont également pourvus en nagamakis avant de les remplacer par le naginata, dont le maniement n’est pas le même avec une prise en main différente. Un seigneur de guerre célèbre de la période Sengoku, le daimyō Uesugi Kenshu (1530-1578) avait une garde spéciale composée d’hommes tous équipés de nagamakis. Ce seigneur administrait la province d’Echigo et sa renommée est grande au Japon car il était réputé pour ses combats et une vie assez légendaire.

On le voit, le nagamaki a fait partie de ces armes anciennes japonaises qui ont évolué pour laisser place à d’autres, plus fonctionnelles puis aux armes à feu qui fut une révolution dans les combats. Heureusement, de nombreux amateurs au Japon et dans les autres pays contribuent par leur passion à transmettre l’histoire des sabres japonais.

Facebook
Twitter
Pinterest
Email